Suite aux messages de Daniel et de EC64 (compositions courtes) je mets en ligne l'histoire du Train des Eaux, en publiant presque à l'identique l'étude parue dans LR597 en novembre 1996 (j'étais l'auteur de celle-ci).
L'HISTOIRE DU TRAIN DES EAUX :
C’est en 1893 que la Compagnie de l’Est met en service un train à tranches multiples reliant Paris aux stations thermales et climatiques du massif vosgien. Destiné à une clientèle plutôt aisée, ce train n’offre que des places de 1ère et 2ème classe (il y avait encore trois classes à cette époque) . Il comporte une voiture restaurant, et même (brièvement) une voiture Pullman Paris Vittel (voir Vie du Rail n°1911).
Après l’interruption de la dernière guerre, la circulation du « Train des Eaux » (Express 405/406) reprend trois fois par semaine pendant l’été, ses diverses tranches étant jumelées à l’approche du massif Vosgien avec celles du train VE/EV reliant Vichy, (puis Clermont-Ferrand) à Metz et Strasbourg.
Le schéma publié ci-dessous (service d’été 1958) illustre bien l’incroyable complexité de cette organisation dont Culmont-Chalindrey est la plaque tournante

La desserte de Martigny les Bains qui était encore assurée en 1946 sera rapidement abandonnée, cette station thermale ne s’étant jamais remise des destructions du dernier conflit.
Original par son organisation, le Train des Eaux l’est aussi par certains des itinéraires empruntés pour approcher les stations thermales : de petites lignes, souvent pittoresques, dont il constitue quelques semaines par an la seule circulation noble. Notons que le Train des Eaux offre aux 140C SNCF région Est l’un des rares trains express de leur carrière (les petites 230B seront également fréquemment mises à contribution sur certaines dessertes terminales).
La complexité du Train des Eaux présente quelques avantages. Ainsi, la possibilité par exemple de changer de train « en douceur » pour un voyageur monté à Plombières ou à Gerardmer, à qui il suffisait de se déplacer à l’intérieur du train pendant le parcours commun de certaines tranches pour continuer vers la région Sud-Est … mais les lenteurs occasionnées par les innombrables manœuvres (retraits et adjonctions de voitures, multiples rebroussements) causent progressivement sa perte …
A SUIVRE : LA FIN DU TRAIN DES EAUX