Tout d’abord, de Brigue (altitude 691 m) puis de la sortie sud du tunnel du Simplon (gare d’Iselle di Trasquera, 630 m) à la gare de Domodossola (altitude 270 m) , il y a une différence d’altitude de près de 420 m à descendre et, à la montée, à vaincre, d’où le recours à un tunnel hélicoïdal près de Varzo !
La voie en Italie s’étire sur près de 18,5 km de la sortie du grand tunnel à la gare de Domodossola avec une pente maximale de 25 pour mille, sur une différence d’altitude de 360 m.
Le premier tube a été équipé de la caténaire triphasée dès son ouverture en 1906 ; les locomotives à vapeur partant de Domodossola pour aller vers Lausanne etc. franchissaient le tunnel sans emploi de vapeur du fait de la reprise de la traction par les machines électriques. Du fait de la pénurie de charbon, le 3’000 V alternatif triphasé a été prolongé en 1919 jusqu’à Sion ainsi qu’au deuxième tube à son ouverture en 1922. Puis, l’électrification du réseau CFF en alternatif monophasé 15’000 V 16 2/3 périodes progressant rapidement, toue la ligne sur Suisse a été convertie à ce système entre 1927 et 1930. Pour faciliter l’exploitation sur la rampe sud du côté italien, les CFF ont proposé aux Autorités italiennes d’électrifier au courant suisse la ligne entre Iselle di Trasquera et Domodossola, ce qui a été achevé début mars 1930.

Rappelons que la ligne FS de Domodossola à Milano Centrale était exploitée à vapeur jusqu’à son électrification en 3000 V courant continu en 1947.
Concernant le matériel moteur des trains de voyageurs sur la ligne du Lötschberg, il était échu aux premières locomotives électriques de la Compagnie BLS, dès 1913, soit les Fb 5/7 151 à 163, renommées Be 5/7, d’une puissance unihoraire de 1’840 kW (soit près de 2’500 ch).

Puis, dans les années 1939-1943, les Be 6/8 201-204 Breda de 3’309 kW (4500 ch) (le modèle ACME annoncé depuis presque 2 ans), rehaussées à 90 km/h d’où le passage à Ae 6/8, cantonnées aux trains de marchandises, se virent complétées par les nouvelles Ae 6/8 205 à 208 de 3’882 kW (5’280 ch) pour assurer le service général, quoique ralenti du fait de la IIème guerre mondiale (beau modèle de Roco, en plus des Metropolitan, Fulgurex, Roxy).

Malgré les événements de cette période, le BLS étudia avec la SLM de Winterthour et les Ateliers de Sécheron pour la partie électrique, et finit par mettre en service les 2 premières locomotives de grande puissance sans essieu porteur et à 2 bogies de 2 essieux chacun avec son moteur et une nouvelle transmission dite à disques souples entre le moteur et l’essieu, d’une puissance unihoraire de 2’945 kW (soit près de 4’000 ch) en 1944. Ce sont les fameuses Ae 4/4 du BLS, mises en service en 1944 (les 251 et 252), 1948 (les 253 et 254), en 1952 (les 255 et 256), en 1954 (la 257) et enfin en 1955 la 258. Ces machines furent les premières aussi en Suisse à être admises à une vitesse maximale de 125 km/h, vitesse qui deviendra pendant près de 40 ans la norme en Suisse. Excellente reproduction au début des années 2000 par Roco ; les précédentes de HAG sont surdimensionnées mais d’une puissance à toute épreuve et quasi increvables !

Donc, selon votre période du Simplon-Orient-Express, par exemple aux services hiver et été 1950, voire 1951, vos voitures françaises devaient être reprises de Berne à Brigue par la ligne sommitale du Lötschberg très probablement par les Ae 4/4 251 à 254, capables de rouler à plus de 110 km/h entre Berne et Thoune (section CFF relativement droite et plate !)